
C’est avec une immense tristesse que le Conseil des Femmes Francophones de Belgique fait part à tous ses membres et aux sympathisants de la cause féministe de la disparition de son ancienne présidente Magdeleine Willame – Boonen.
Magdeleine est entrée en féminisme avec la génération des féministes de la deuxième vague, époque où tous les optimismes étaient permis. Durant son parcours professionnel, au Parlement bruxellois, au Sénat ainsi qu’au Conseil communal, elle a intégré, imperturbablement, la nécessité d’égalité entre les femmes et les hommes, de manière transversale et à tous les niveaux.
Après une carrière politique d’envergure, Magdeleine s’engage à la présidence du Conseil des Femmes Francophones de Belgique. De 2002 à 2010, elle a rempli ses mandats sous le signe du pluralisme, de la tolérance et de la modération. Des propos mesurés ne devraient pas nuire à la cause défendue dès lors qu’ils avaient été acceptés par les protagonistes. Pour mener les débats, elle a choisi de mettre en place des groupes thématiques et des commissions de travail chargées de réfléchir à la santé des femmes, à une réforme du divorce, à la création du Fonds de créance alimentaire, à la place des femmes sur les listes électorales ainsi que dans les conseils d’administration des entreprises, …
Respectueuse des opinions de chacune, les discussions, sous les deux présidences de Magdeleine, sont toujours restées cordiales et souvent joyeuses. Revendiquer avec conviction, amener au consensus, n’interdit pas de rire et de dégager une joie de vivre communicative.
Avec une intelligence intuitive, elle a su s’entourer des bonnes personnes, mettre en valeur leurs compétences et leurs atouts pour qu’elles puissent donner le meilleur d’elles-mêmes. Reconnaissante alors des efforts, du travail et des résultats, elle savait aussi rendre à la femme de César ce qui lui revenait, adresser un mot aimable, et souvent plusieurs, qui suffisaient à relancer l’enthousiasme et, si nécessaire, allier le geste à la parole.
Reconnaissante encore à l’égard des grandes figures féminines dont les combats personnels ont ouvert les portes aux cohortes de jeunes femmes, elle engage le Conseil, l’année de son centenaire en 2005, à commémorer Marie Popelin et Isala Van Diest qui auront leur effigie sur une pièce de 2 euros et sur un timbre-poste. Aujourd’hui, la place des femmes dans l’espace public, notamment dans la nomination des rues, prouve si besoin le bien-fondé de ces actions de sensibilisation.
Affable en toutes circonstances, Magdeleine aura marqué ses contemporaines par sa grande gentillesse, sa générosité, sa droiture, la fidélité à ses convictions et à ses ami.e.s,
Magdeleine, pour tout ceci , nous te remercions du fond du cœur,
Le Conseil des femmes Francophones de Belgique, au nom de ses membres, associations et sections locales.