Carton rouge à DAMSO
C’est vrai, le monde du foot est très chahuté, brutal parfois même, raciste aussi.
C’est vrai le monde du foot est encore très masculin, même si cela change. Beaucoup de fans sont des filles et des femmes et de plus en plus de joueurs sont des joueuses, car il n’y plus uniquement les hommes qui « savent pourquoi », les femmes aussi.
On sait aussi que les matchs de foot amènent leurs lots d’hooligans et de casseurs (on l’a encore vu récemment dans le centre de Bruxelles), de commentaires homophobes, racistes, antisémites ou sexistes. Dans les stades les dérapages et les bagarres sont parfois plus nombreux que les goals.
Alors on tente d’éduquer les jeunes, on sanctionne les clubs qui n’interviennent pas, on crée des chartes, on rappelle à qui veut l’entendre que les joueurs doivent donner l’exemple et qu’on ne tolère pas les infractions au code de bonne conduite.
Pourtant, c’est le rappeur Damso, qui a été choisi par l’Union belge pour réaliser l’hymne officiel des Diables rouges à la Coupe du monde 2018. Le même Damso dont le dernier clip réalisé avec Vald « pose un réel problème vis -à-vis des femmes et tombe dans le sexisme » écrit même les Inrocks.
Et non ce n’est pas du second degré. Comme le rappelle l’écrivaine Florence Montreynaud, le second degré renvoie à un « entre-soi » impliquant d’office une certaine connivence entre personnes qui partagent une complicité (on rit de quelque chose ou de quelqu’un « entre nous »), contrairement à la publicité, ou ici à la chanson, qui s’adresse à tout le monde, et reste donc nécessairement au 1erdegré. L’argument du second degré n’est donc pas valable dans ce cas qui contient des propos etimages sexistes.
Le même Damso dont les paroles d’une chanson – IVG- sont insultantes pour les femmes.
Toujours le même Damso compte de nombreuses chansons dont les paroles sont des incitations à la drogue, au harcèlement, à la violence. Et puis on s’étonne ? Que des gamins se projettent dans un univers où le respect n’existe pas, n’existe plus. Où l’espace public, à l’instar des paroles dans Ipséité : « Je m’en bat les couilles de l’exemples que je donne au jeunes J’suis pas éducateur , fais tes sous et ferme ta gueule » devient un lieu où tous les dérapages sont permis et restent impunis, y compris le harcèlement.
Ou encore dans la chanson IVG « J’ai séché les cours, pour mouiller des chattes pendant que j’ai le barreau, bitch Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais La pute est oblique, la pute a trop valsé (valsé) Pas de quenelle en publique, sinon Manu va valser (valser) (…) Tu veux de la coke, j’ai que de la poudre à canon Drapapapa j’te kill, à qui la faute ».
Oui à qui la faute ? Mettons le sexisme hors-jeu et mettons un carton rouge à Damso @BelRedDevils !
Viviane Teitelbaum, présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique
Pour signer la pétition
https://www.change.org/p/f%C3%A9d%C3%A9ration-du-football-belge-carton-rouge-pour-le-rappeur-damso-choisi-pour-repr%C3%A9senter-la-belgique-au-mondial-2018/nftexp/ex32/control/506946083?recruiter=506946083&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=share_for_starters_page&utm_content=ex32%3Acontrol