En Europe, et en Belgique, les reculs face à l’IVG augmentent.
Hormis l’Irlande, Malte et Chypre où l’avortement est quasi toujours interdit, les reculs ou tentatives de reculs sont de plus en plus nombreux. Rappelons-nous le cas de l’Espagne où le pire a été évité en janvier 2014 grâce à une mobilisation européenne. Aujourd’hui c’est en Pologne que le gouvernement veut encore aggraver une situation déjà intolérable. En Italie, où 80 % des médecins refusent de pratiquer un avortement, les femmes qui avortent malgré tout devront des milliers d’euros d’amende selon la loi qui vient d’être votée. Ailleurs, en Grèce et dans les pays méditerranéens en général, les pressions sociales ou religieuses, y compris sur les politiques, augmentent. Idem en Allemagne, en Croatie, au Portugal ou en Hongrie, où la nouvelle Constitution protège l’embryon dès la conception : malgré la loi de dépénalisation, impossible donc pour les femmes d’obtenir une IVG.
Mais aussi chez nous en Belgique !
Oui, chez nous, le droit à l’avortement est menacé par certains partis au niveau Fédéral ! Là, comme dans d’autres pays européens, la protection de l’embryon devient aujourd’hui la voie privilégiée pour mettre l’avortement en question, et donc en péril. Les diverses propositions issues principalement de partis flamands de la majorité (CD&V, SP.A, Open VLD) ainsi qu’une proposition du CDH visant à donner un statut au fœtus dès la conception inquiètent donc particulièrement les mouvements féministes. En Belgique, l’idée vise à aider les mères qui vivent une fausse couche à faire leur deuil, en leur donnant la possibilité d’inscrire le fœtus à l’état civil, même après une fausse couche de quelques semaines… Pour le CAL, le CFFB, le GACEHPA, mais aussi de nombreux médecins, infirmières, centres de planning, officiers de l’Etat civil et hommes et femmes politiques, il y a là une réelle menace pour le droit à l’avortement. Certains textes évoquent même une obligation pour la « mère » de prendre un congé de trois mois si elle fait une fausse couche après 20 semaines de grossesse ! Ces propositions de loi sont au programme de la commission Justice du mercredi 9 mars prochain. Il est plus que temps de se mobiliser pour éviter de telles dérives antiféministes.
Restons donc vigilant-e-s !
Donnons à l’Europe un signal fort. Au cœur de l’Europe, rejoignons les pays volontaristes en matière de droit des femmes ! Disons NON à la perpétuation de la stigmatisation des femmes et de l’avortement. NON à l’IVG dans le code pénal. OUI à une loi de santé publique ! Non au statut du fœtus !
Violences : promouvoir l’empowerment des femmes ayant vécu des violences sexuelles.
Le CFFB s’associe également à l’action de l’association « Le monde selon les femmes » et son soutien aux trop nombreuses victimes de violences dans notre pays. Il nous faut rappeler que les violences que nous subissons sont avant tout la conséquence d’une société toujours ancrée dans un système patriarcal et pas uniquement le fait d’individus isolés.
28 000 : c’est le nombre de femmes victimes de violences physique et/ou sexuelles en Wallonie au cours de ces 12 derniers mois !
Comment lutter contre les violences ?
Nous sommes persuadé-e-s que la formation des professionnel-le-s est essentielle. Que la parution de statistiques contribue à la prise de conscience du phénomène. Ces mesures sont indispensables à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Cependant, peut-être devrions-nous nous rappeler que les femmes sont dotées de ressources et sont souvent les actrices centrales de leur propre rétablissement. Les femmes, leurs capacités et leurs connaissances ne doivent pas être oubliées dans le processus.
L’approche individuelle et l’approche collective sont complémentaires pour aller vers un rétablissement des femmes fragilisées par des violences.
C’est pourquoi, ce 9 mars, le Monde selon les femmes organise en partenariat avec Femmes et santé, Médecins du monde et GAMS Belgique un colloque international visant à promouvoir l’empowerment des femmes ayant vécu des violences sexuelles.
Il est temps de redonner la parole aux femmes, et d’entreprendre avec elles un processus de réappropriation de leur corps, de leurs idées et de leur vie.
Nous saisissons donc l’occasion de la journée symbolique qu’est le 8 mars pour mettre en avant certains de nos combats féministes et rappeler aux hommes et aux femmes politiques les enjeux liés aux droits des femmes!