Que nous réserve le gouvernement de la Fédération Wallonie – Bruxelles en matière d’accueil de l’enfance ?

Le samedi 30 novembre 2024 , le Conseil des Femmes Francophones de Belgique a réuni des actrices et acteurs essentiels dans le domaine de l’accueil de l’enfance : l’ONE, des fédérations de milieux d’accueil, comme la FSMI et la FILE, Soralia , les conseils de l’Egalité des Chances entre les Hommes et les Femmes bruxellois et wallon et le représentant de la ministre Valérie LESCRENIER en charge de la petite enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles.

La Déclaration de Politique Communautaire de juillet 2024 a fourni l’occasion de continuer à se pencher sur ce vaste dossier crucial pour permettre aux parents, mères et pères, d’exercer une activité professionnelle et sociale en toute sérénité: « les crèches constituent un élément primordial de maintien de l’emploi et la remise à l’emploi, en très grande majorité des femmes » (chapitre Famille) reconnaissant ainsi que ce sont les femmes qui assument la majorité des responsabilités de l’éducation des enfants et que la pénurie actuelle de places d’accueil les impacte particulièrement. Le gouvernement de la Fédération Wallonie – Bruxelles avance des objectifs ambitieux pour la législature 2024 – 2029 dans un contexte difficile.

En effet, la diminution du nombre de places d’accueil de 1700 unités depuis 2019, les tarifs prohibitifs pour les ménages au revenu faible, dont les familles monoparentales, la pénurie endémique de puéricultrices et de personnel pour le secteur de ‘enfance y compris l’ Accueil Temps Libre ( ATL), une concurrence entre l’accueil public et le privé présentant un risque d’ encourager la marchandisation du secteur ( encouragement des crèches d’entreprises, hausses tarifaires, diminution de la qualité de l’accueil, diminution des conditions de travail, …), nécessitent des engagements politiques fermes.

Le CFFB et ses partenaires notent avec satisfaction certains d’entre eux. Principalement le financement de 1, 5 ETP pour 7 enfants, la revalorisation -y compris barémique- de la profession de puéricultrice, des aménagements de fins de carrière, une campagne de promotion de la profession, le passage des accueillantes conventionnées en statut de salariée, la simplification administrative de l’octroi de subventions, la relance de la réforme de l’ ATL (diminution de la précarité du personnel de l’extrascolaire , stages de vacances, ….), l’ accompagnement des parents avec une attention spéciale pour les parents solos, le soutien aux services d’accueil des enfants malades à domicile (cadre juridique clair et liste des possibilités centralisée). Toutefois, nous insistons pour que ces engagements soient mis en œuvre dans une programmation durant la législature et reçoivent les moyens budgétaires pérennes à la hauteur des objectifs.
Considérant l’impérieuse nécessité de mettre l’ enfance au rang des préoccupations essentielles d’une société pour son avenir et l’évolution des générations à venir en termes d’éducation, de socialisation et de développement individuel épanouissant, quelques points méritent plus de fermeté encore tant en ce qui concerne l’accessibilité de l’ accueil que sa qualité .

– Améliorer l’accessibilité financière en fonction des revenus des parents (PFP), tout en tenant compte des enfants vivant dans la précarité ou ayant des besoins spécifiques

– Augmenter les effectifs ( + 700 puéricultrices) et assurer un taux d’encadrement propice à s’occuper d’ enfants avec toute l’empathie dont ils ont besoin conformément à la convention
internationale des droits de l’enfant de 1989

– Rendre attractifs les métiers de l’enfance par une formation de base actualisée et continue, des contrats stables et des horaires permettant de combiner, sans stress, vie privée et vie
professionnelle, de nature à « fidéliser » le personnel, une augmentation de la rémunération de toutes les professionnelles quel que soit leur statut,

– Privilégier l’accueil subventionné plutôt que d’encourager les crèches d’entreprises ( marchandisation, dépendance de l’employeur, avantage salarial non cotisable,…)

– Inviter les pouvoirs locaux à investir dans l’Accompagnement Temps Libre de leur territoire, en complément des subventions de l’ ONE, en recrutant davantage, en stabilisant les contrats et
pratiquant les horaires compatibles avec la vie privée (suppression des horaires coupés), en rénovant les locaux, en soutenant les coordinations ATL,…

Le CFFB interpellera chaque année la ministre chargée de la petite enfance et le gouvernement de la Fédération Wallonie -Bruxelles afin de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de toutes leurs intentions d’accroitre l’offre de places et d’améliorer significativement les conditions de travail des professionnelles du secteur de l’enfance.
Il sera également attentif aux réponses que le gouvernement fédéral donnera aux demandes de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière de déductibilité des frais de garde d’enfants, de baisse du taux de TVA pour la rénovation des bâtiments, d’une révision des congés parentaux en dépit des points d’accrochage entre partenaires sociaux.

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