Communiqué de presse
Le Conseil des Femmes francophones de Belgique se félicite de la formation d’un gouvernement pour la première fois paritaire. Cette large coalition met fin à de multiples crises qui ont eu et auront encore des répercussions très négatives sur les conditions de vie des femmes dans notre pays.
À la lecture de l’accord de gouvernement, le dossier de l’IVG est manifestement remisé à plus tard. C’est une énorme déception, mais il semble que ce fut le prix à payer pour aboutir à un programme qui se veut « prospère, solidaire et durable ». En revanche, nous nous réjouissons que nombre de nos revendications soient reprises dans l’accord : une priorité donnée à la lutte contre violences faites aux femmes, avec les ressources nécessaires, la perspective de voir le féminicide inclus dans le Code pénal, le développement des centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles, la suppression des barrières à la contraception, l’évaluation du principe de splitting des droits à la pension, le durcissement de la loi sur l’égalité salariale hommes/femmes, la lutte contre les inégalités hommes/femmes, l’augmentation du congé paternité de 10 à 20 jours, la mixité au sommet de l’administration et des entreprises publiques, une attention particulière aux familles monoparentales, la revalorisation des congés parentaux et, last but not least, l’automatisation des droits sociaux.
Les associations de femmes que nous représentons constatent qu’enfin, de manière spécifique et transversale, l’amélioration du sort des femmes est prise en compte au plus haut niveau de l’État. On ne pouvait en attendre moins d’un gouvernement dont le Premier Ministre, auteur de l’ouvrage « Le siècle de la femme », se déclare publiquement féministe… Nous resterons bien entendu vigilantes quant à l’application de ce programme et aux moyens qui seront dégagés pour mettre en œuvre ces mesures.
Nous ne pouvons qu’applaudir à la nomination comme ministre des Pensions, de la Pauvreté et de l’Intégration sociale de notre Secrétaire générale Karine Lalieux, que nous félicitons chaleureusement. Nous savons à quel point elle a été, est et restera engagée pour mettre fin à la précarisation croissante des femmes, thème qui est d’ailleurs celui de notre prochaine campagne « La pauvreté AUSSI est sexiste ».
Nous nous réjouissons également qu’Eliane Tillieux devienne la première femme présidente de la Chambre. Nous saluons aussi le choix judicieux de Sarah Schlitz comme Secrétaire d’État à l’Egalité des chances, des genres et de la Diversité. C’est aussi la première fois que le Ministère de la Défense est dévolu à une femme, Ludivine de Donder. Avec notre ex-Première Ministre Sophie Wilmès aux Affaires étrangères et Zakia Khattabi à l’Écologie, les partis francophones de la coalition démontrent qu’enfin, ils font confiance aux femmes et à leurs compétences qu’elles pourront exercer au plus haut niveau.
Nous apprenons avec soulagement que Valérie De Bue reste finalement ministre wallonne, avec Céline Tellier, l’écologiste en charge de l’Environnement, et Christie Morreale, vice-présidente du gouvernement et en charge, entre autres, des droits des femmes. Cet épisode de casting démontre à quel point légiférer en la matière et inciter à la nomination de femmes à de hautes fonctions est une nécessité pour parvenir à une vraie mixité.
À tous les niveaux de pouvoir, nous avons maintenant des Ministres en charge des droits des femmes qui travaillent et travailleront, nous en sommes certaines, main dans la main. Comme nous le disait hier l’une d’elles : « Il n’y a plus qu’à agir… »