Etude Moniquet 2017

Etude « Traite des êtres humains, exploitation sexuelle et prostitution : le poids du crime organisé »

Les deux Conseils des Femmes de Belgique (CFFB et NVR), présidés respectivement par Viviane Teitelbaum et Magda de Meyer, ont présenté lors d’une conférence de presse le 26 avril dernier l’étude de Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme et directeur de l’ESISC, et de de Genovefa Etienne sur le lien entre traite, exploitation sexuelle, prostitution et crime organisé.

Selon Europol, le trafic d’êtres humains est l’une des principales activités du crime organisé mondial, juste après le trafic de drogue et la fraude. La mondialisation du trafic humain/prostitution est une entreprise très lucrative. D’innombrables femmes et enfants en sont victimes et l’impunité est largement répandue. Le réseau international fournissant le marché européen provient principalement d’Europe de l’Est, d’Asie et du Nigeria.

Par ailleurs, on estime qu’entre 700.000 et 2 millions de personnes seraient chaque année victimes de la traite des êtres humains en Europe et qu’environ 90% de ces victimes seraient trafiquées dans un but d’exploitation sexuelle.
85% des victimes sont des femmes, parfois très jeunes. Prises dans les griffes de proxénètes, chaque prostituée effectue 5 à 15 passes par jour. Parfois, elles travaillent 24 heures par jour, sont battues, droguées et ont peu ou pas de nourriture. Leurs conditions sanitaires et de logement sont extrêmement précaires. Par ailleurs, elles ne sont pas ou irrégulièrement payées et les plus chanceuses restent en vie.

Selon les conclusions de l’étude , un certain courant de pensée se développe depuis plusieurs années défendant l’idée que la légalisation totale de la prostitution aurait pour effet de la transformer en activité économique « normale », d’assurer une meilleure protection légale et sanitaire des personnes prostituées et de briser les réseaux du crime organisé actifs dans ce domaine.
Rien n’indique pour les auteur-e-s que cette proposition soit exacte dans les faits. Bien au contraire: voir les exemples grec, allemand et hollandais cités dans l’étude.

Commandité par le Conseil des Femmes et le Vrouwenraad, ce rapport de Genovefa Etienne et Claude Moniquet est téléchargeable ici.
Nous précisons que ce document n’est pas assimilable à une prise de position interne du CFFB. Il s’agit d’un travail d’expert-e-s, externalisé, n’émanant pas d’une commission du CFFB, ni de son Conseil d’Administration.
Nous remercions très chaleureusement les auteur-e-s pour cette contribution, qui analyse les connexions entre traite des êtres humains, exploitation sexuelle et crime organisé et nourrit notre réflexion.

 

Laisser un commentaire