2010 est l’année de la pauvreté et au Conseil des femmes nous avons consacré beaucoup d’énergie à tenter d’aider à combattre ce fléau. D’autant que la plupart des personnes qui vivent dans la pauvreté dans le monde sont des femmes – plus de 70 % d’après les estimations des Nations Unies. Comment se fait-il que plus des deux tiers des pauvres soient des femmes alors que celles-ci ne représentent que la moitié de la population mondiale ? De surcroit, l’homme le plus pauvre de Wallonie est une femme !
Depuis plusieurs années, un lien de plus en plus clair a été établi entre la santé physique et mentale des femmes et leurs conditions économiques. Les femmes moins scolarisées, sans emploi ou précarisées, sont les plus touchées par la détresse psychologique et les problèmes de santé physique. Ainsi, la pauvreté des femmes, conjuguée, parfois, à la monoparentalité et à l’isolement social, qui souvent vont de paire, crée une situation particulièrement difficile mettant leur santé en péril. Plus de la moitié des mères, chefs de famille monoparentale, vivent dans la pauvreté. Elles prennent plus de médicaments que les autres mères et le niveau de leur détresse psychologique est particulièrement élevé.
Le phénomène de la féminisation de la pauvreté est donc incontestable et croissant. Lors d’un colloque, organisé conjointement avec le NVR et le Bureau d’information du PE au Parlement européen, intitulé « Femmes et pauvreté : que peut faire l’Europe », sous la présidence de Magdeleine Willame –Boonen nous avons entendu des témoignages et rappelé le rôle des politiques.