Un débat national sur la prostitution est nécessaire en Belgique
Rédigée par par Aurore Van Opstal (auteure et réalisatrice féministe), cette carte blanche sur la question de l’abolition de la prostitution a été signée par de nombreuses femmes politiques de différents partis ainsi que par différents acteurs associatifs et la présidente de notre Conseil des Femmes Francophones de Belgique, Viviane Teitelbaum.
L’auteure rappelle « qu’actuellement, la Belgique n’a pas légalisé la prostitution au sens où il n’y a pas de loi qui l’ « organise » (..) mais que ce sont les communes qui ont le pouvoir de réglementer l’activité en ce qu’elle touche à la sécurité publique. Chaque commune a donc son propre règlement, ce qui fait plus de 500 règlements différents pour le pays. »
Les signataires de la carte blanche appellent à un débat sur le fond afin d’uniformiser l’approche belge sur la prostitution pour qu’une même logique soit d’application sur l’ensemble du territoire.
Afin d’avancer rapidement, ils invitent les trois niveaux de pouvoirs (le Fédéral, les Régions et Communautés) à agir sur trois axes :
* L’aide aux victimes prostituées suite à des violences liées aux réseaux, aux agressions de clients, etc.
* L’aide pour la lutte contre la précarisation des femmes qui veulent sortir de la prostitution et qui se retrouvent marginalisées, démunies. Il faut, en effet, leur proposer une aide pour se réinsérer dans la société, entre autres, professionnellement.
* La mise en place d’hébergements pour les femmes sans conditionnalité à un statut car aujourd’hui il est impossible de trouver un hébergement pour les femmes qui ne sont pas en règle de séjour (sans papiers) et c’est un déterminant important pour le risque de violences sexuelles et d’entrée en prostitution. Elles sont recueillies par des prostitueurs qui leur promettent un toit et des revenus.