Futur de la Wallonie au Féminin

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 Une assemblée des femmes pour Conjuguer le Futur de la Wallonie au Féminin

Ce 22 novembre, à l’initiative de l’asbl Synergie pour l’égalité entre les femmes et les hommes, s’est tenue une Assemblée des Femmes – et des Associations – de Wallonie. Réunissant membres d’associations, politiques, académiques, citoyen-ne-s autour de la thématique Conjuguer le futur de la Wallonie au Féminin, cette assemblée a permis de réfléchir autour des thématiques affectant les femmes wallonnes et en particulier les thématiques liées au Plan Marshall 2.0 vert.

En introduction de la journée, Madame Delcomminette, cheffe de cabinet du Ministre-Président wallon Rudy Demotte, a donné un aperçu des opportunités que ce plan pouvait avoir pour les femmes ainsi que des actions à mener pour renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes en Wallonie. Ensuite, Madame Jeanne Vercheval, fondatrice des « Marie Mineur », et féministe de la première heure, a souligné l’importance de poursuivre les combats féministes et surtout, de sensibiliser les jeunes, tant les femmes que les hommes, au fait que les inégalités entre les sexes sont encore bien présentes et qu’il est urgent de se mobiliser pour y mettre fin. La réflexion s’est ensuite articulée autour de différentes thématiques (mainstreaming du genre, société et contexte familial, précarité et freins à l’emploi, insertion socioprofessionnelle et formation, enseignement et médias, développement durable et emplois verts), donnant lieu à plusieurs constats et recommandations.

En voici quelques uns :

Nos sociétés se complexifient et il importe de définir un modèle de société égalitaire et durable, tant au niveau économique que social et culturel. La multiplication des niveaux de pouvoir et des interlocuteurs, ainsi que le morcellement des différentes politiques sont néfastes pour une prise en compte efficace et réelle des différentes situations de vie des femmes. En effet, ce « saucissonnage » renforce des situations déjà précaires et pénalise les plus démuni-e-s. Pour éviter cela, une réelle volonté politique d’avoir une approche globale et transversale et d’intégrer le mainstreaming du genre à tous les niveaux des politiques est indispensable. Il est également urgent de disposer de données et statistiques sexuées permettant l’élaboration mais aussi l’évaluation et l’analyse d’impact de toutes les politiques sur les femmes (et les hommes). Un gender budgeting affectant les moyens humains et matériels nécessaires à ces politiques est également nécessaire.

Parallèlement, il est important de renforcer les politiques de sensibilisation et de formation à l’égalité entre les femmes et les hommes afin de déconstruire les stéréotypes sexistes, tant au niveau familial (lutte contre les violences faites aux femmes et éducation à la sexualité et aux rapports humains), qu’au niveau des différents domaines de la vie en société : sensibilisation des professeurs et élèves dans l’enseignement obligatoire, images des femmes dans les manuels scolaires et dans les médias, formation des acteurs/actrices de la formation continue, mais aussi des fonctionnaires dans les institutions, des membres des cabinets ministériels et des entreprises. Cette sensibilisation est nécessaire pour renforcer la visibilité des femmes et de leurs rôles. L’importance de mettre en avant les expertises et la parole des femmes, ainsi que la valorisation des domaines dans lesquels elles sont actives, que se soit dans le milieu associatif ou dans le monde professionnel, ont également été soulignés.

L’égalité passe d’abord par l’autonomie des femmes et la prise en compte des situations de vie de plus en plus complexes auxquelles elles sont confrontées (familles monoparentales, précarisation des jeunes, etc.). Il importe également de mettre en place des structures (milieux d’accueil pour enfants et personnes dépendantes, mobilité, accès aux services, etc.) leur permettant de concilier leur vie familiale avec l’orientation professionnelle qu’elles se sont choisies et leur droit à avoir un emploi durable et décent. Il faut également veiller à la mixité des métiers et à l’accès des femmes aux secteurs tels que ceux du développement durable et des emplois verts ou des nouvelles technologies. Le renforcement du soutien aux femmes dans leurs projets d’entrepreneuriat (par des programmes d’accompagnement et de valorisation de leur esprit d’entreprendre, notamment dans des domaines très masculins et pour les femmes « rentrantes »).

Ces différentes recommandations ont été transmises à Madame Eliane Tillieux, Ministre de l’égalité des chances en Wallonie, qui a clôturé cette journée en mettant l’accent sur sa volonté de travailler en collaboration avec les autres entités et les autres niveaux de pouvoir, afin de mener une politique permettant la construction d’une société où l’égalité entre les femmes et les hommes serait une réalité dans tous les domaines.

Le prix Théroigne de Méricourt, attribué annuellement depuis 2004 par Synergie Wallonie a été attribué cette année à Madame Annie Cornet, professeur à l’ULg, pour son action en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment par ses recherches portant sur le genre et la gestion mais aussi par son engagement, tant au niveau régional, qu’international, pour la cause des femmes.

Un compte rendu exhaustif de la journée et les actes complets du colloque seront disponibles prochainement. N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations: info@synergie-wallonie.org ou au 071 24 45 70.

 

       En premier lieu la Ministre Eliane Tillieux, Reine Marcelis et Annie Cornet.

 

 

 

     

 

 

 

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