
Milieux associatifs et partis d’opposition craignent que la réforme de la loi de 1990 ne fasse les frais des négociations gouvernementales en cours. Une partie de la droite flamande n’en veut pas.
La réforme de la loi sur l’avortement est le chantier éthique le plus sensible qu’aient eu à mener les parlementaires belges depuis l’admission des mineurs au droit à l’euthanasie. C’était en 2014. Cette fois, il s’agit de donner à la femme la possibilité d’interrompre sa grossesse jusqu’à 18 semaines (et non plus jusqu’à 12 semaines), de réduire le délai de réflexion entre le diagnostic et l’IVG (de 6 à 2 jours) et de la soustraire aux sanctions pénales.
Et c’est là que le bât blesse. Les adversaires de la loi réformée ont globalement deux arguments. Un: un avortement après quatre mois et demi de grossesse demande une intervention médicale bien plus invasive que si l’IVG était pratiquée au cours des trois premiers mois, ce qu’atteste une partie du corps médical. Deux: qui respectera la nouvelle loi si aucune sanction n’est prévue ?
Ces arguments ont contribué à compliquer considérablement le cheminement parlementaire de la proposition de loi initiée en 2016 par le Parti socialiste, même si elle conserve l’appui d’une forte majorité à la Chambre. Une large partie de la droite flamande n’en veut pas. Par trois fois, elle est allée devant le conseil d’Etat pour retarder le vote du texte.
Ce grand marchandage fait craindre aux milieux associatifs que les partis (PS, Ecolo, Mouvement réformateur) qui soutiennent la nouvelle loi ne finissent par la lâcher. Le Conseil des femmes francophones et son équivalent néerlandophone refusent qu’elle serve de «monnaie d’échange» lors des négociations gouvernementales. Les communistes du PTB (opposition) ont récemment manifesté pour en dire autant.
L’entièreté de l’article paru dans le Luxemburger Wort mardi via ce lien : https://www.wort.lu/fr/international/marchandages-politiques-autour-de-la-loi-belge-sur-l-avortement-5f606cb7de135b92363b3ead